Le Monde confond cookies et gratuité

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Pop-up cookies du site du Monde

Le Monde a l’honnêteté d’annoncer la couleur : si nous refusons de payer le travail de 500 journalistes, il se servira de et sur nos données.

Et pourtant, les cookies ne sont pas une monnaie d’échange.

À la base, les cookies sont des fichiers déposés dans un appareil pour conserver les données d’une session. Ainsi, ils servent, par exemple, à stocker les articles d’un panier d’achat, sur Amazon ou Zalando, d’une visite à l’autre. On parle alors de cookies essentiels ou de base.

Or, il est apparu assez vite que les cookies permettaient de stocker d’autres types de données. On évoque dans ce cas les cookies publicitaires, de marketing, de mesure… Et ceux-là sont gourmands, faisant vaciller l’équilibre entre besoins de fluidité du web et abus de données.

Consentement explicite

En 2016, le règlement général sur la protection des données (RGPD, ou GDPR en anglais) impose aux sites de réclamer le consentement explicite de l’internaute. Fini le temps où, en accédant à un site, on acceptait implicitement de laisser traîner ses données de navigation.

Or, selon un article des Echos du 14/01/2020 cité dans l’article de Wikipédia consacré au RGPD :

Une étude de cinq universitaires sur les plates-formes de recueil de consentement (CMP) les plus utilisées par les dix-mille sites les plus visités du Royaume-Uni montre que neuf sur dix ne respectent même pas les conditions minimales du cadre légal (l’obligation d’un consentement explicite, la possibilité de refuser les cookies aussi facilement que de les accepter et l’absence de cases pré-cochées). Les choix de conception de ces outils influencent les décisions des internautes : en n’affichant pas de bouton « Tout refuser » au même niveau que « Tout accepter » (souvent en requérant de cliquer sur une deuxième, voire une troisième fenêtre), la probabilité d’obtenir leur consentement augmente ainsi de près d’un quart.

Papiers !

Exemple de bannière interdisant tout choix, le “En savoir plus” menant à une impasse.

Le Monde se montre, quant à lui, novateur en matière de non-respect du droit européen. Plutôt que de publier une bannière qui, discrètement, omet d’inclure l’obligatoire refus des cookies, il exerce un chantage clair : tu paies ou on se sert.

Le Monde, cookie monster

Le journal détourne l’emploi des cookies, qui n’en avaient pas besoin. Des alternatives existent : limiter le nombre d’articles en lecture libre ou le nombre de mots lisibles par article. C’est une mauvaise idée de propager l’idée selon laquelle l’acceptation des cookies est une obligation, qui plus est morale. Le refus des cookies non essentiels est un droit, pas une monnaie d’échange.

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